Article de Carinne FAVERIS, naturopathe à Mayenne. Le 25/05/2022.

« L’acidose tissulaire », « l’équilibre acido-basique », que signifient ces termes dont il est aisément question dans la littérature de santé naturelle ?

Définition :

L’acidose tissulaire se définit par une concentration élevée de composés acide dans les tissus de notre organisme (milieu intra et extra-cellulaire). Attention, on ne parle pas ici du pH sanguin. L’acidose sanguine est un tout autre sujet.

L’acidose tissulaire est néfaste pour le maintien en bonne santé. Elle altère notamment le fonctionnement de nos enzymes, ces protéines à l’origine de tous les processus vitaux de notre organisme. Au fil du temps, cela conduit à des déséquilibres divers.

Les principales causes de l’acidose tissulaire

1. Consommation en excès d’aliments acidifiants et déficit en aliments alcalinisants

  • Les aliments au goût acide : ils sont riches en certains acides comme acide citrique (citron), acide malique (pomme), acide oxalique (rhubarbe, oseille, épinard). Ils sont également riches en minéraux ! Exemple : Yaourt, Kéfir, les fruits non mûrs, groseille, citron, pamplemousse, certaines pommes, tomate, choucroute, rhubarbe, oseille, épinard, raisin, vinaigre, miel…
  • Les aliments acidifiants ou « producteurs d’acides » : leur digestion ou métabolisme cellulaire va libérer des acides. Cette production acide est naturelle et inévitable. Exemple : La viandes en général mais surtout viande rouge, gibiers, porc, les fromages frais riches en petit lait, les produits raffinés (huiles raffinées, sucre blanc, pain blanc, pâtes blanches, farine blanche), légumes secs, asperge, artichaut, sucrerie (bonbon, confiture, chocolat), café, thé, vin, boissons industrielles sucrées
  • Les aliments alcalanisants ou basiques : ces aliments sont riches en bases. Leur digestion et métabolisme ne génère pas de composés acides. Exemple : Pomme de terre, légumes verts, crus ou cuits (haricots verts, salade), les légumes colorés, oignon, ail, herbes aromatiques, lait, crème, banane, amande, noix du Brésil, châtaigne, eau minérale alcaline

La règle du jeu n’est pas d’éliminer la totalité des aliments acidifiants, au risque de se carencer en protéines et minéraux, mais d’équilibrer les apports ! Augmenter ses apports en légumes de qualité et réduire drastiquement les sucres et produits raffinés sera déjà un bon départ.

Il convient également de prendre en compte les capacités métaboliques individuelles. Chez les individus en bonne santé ayant une activité enzymatique optimale, les aliments acides (mais riches en minéraux !) auront un effet alcalinisant ! Et oui ! Car les composés acides seront rapidement métabolisés en acide carbonique, éliminé par les poumons ; puis de leur côté, les minéraux à fonction alcaline comme le calcium, le magnésium ou le potassium vont exercer un effet alcalinisant. Par contre, chez une personne présentant une fonction métabolique altérée, les aliments acides peuvent induire une acidification. Chez ces personnes la suppression des aliments acides est recommandée. C’est pourquoi le citron sera acidifiant pour les uns, et basifiant pour les autres !

2. Autres facteurs d’acidose, non alimentaire

  • Surmenage physique, stress, manque de sommeil. Le stress est un grand pourvoyeur d’acidité tissulaire.
  • Carence en vitamines et en oligo-éléments se traduisant par une baisse des capacités métaboliques, notamment celles utilisées pour la combustion des acides
  • La sédentarité : elle induit un ralentissement des processus d’élimination
  • Faiblesse des glandes digestives
  • Désordres digestifs, avec fermentations et putréfactions au niveau du côlon
  • Insuffisance de l’élimination notamment par le rein et la peau

Les manifestations

Les conséquences de l’acidose tissulaire peuvent s’additionner et entraîner une détérioration profonde de l’organisme.

Les acides provoquent une irritation des tissus et des muqueuses, se manifestant le plus souvent par des phénomènes inflammatoires. Les incidences sur l’organisme sont extrêmement variées.

Exemple :

  • Altération muqueuse de la vessie : elle devient propice au développement des infections
  • Altération muqueuse digestive : affaiblissement du système immunitaire, porosité intestinale et toutes les conséquences qui en découle…
  • Altération de la muqueuse ORL : maladies inflammatoires chronique ou à répétition
  • Problèmes de peau
  • Pour se défendre face à l’agression des acides, l’organisme va chercher à neutraliser ces composés en les liant avec des minéraux. Cela va entraîner une déminéralisation de l’organisme et conduire à des problèmes de dents, chute de cheveux, fragilité des ongles, des os… Ouvre la porte au risque d’ostéoporose, arthrose, rhumatisme.

Restaurer l’équilibre acido-basique tissulaire

Il s’agit bien-sûr d’identifier les facteurs et de les corriger. L’acidité d’un terrain s’installe progressivement, au fil du temps. Un retour à l’équilibre demandera aussi du temps.

Il faudra donc revisiter :

  • L’alimentation, l’adapter à ses capacités digestives
  • Renforcer ses capacités digestives (production enzymatique, qualité flore intestinale)
  • Gestion du stress, du sommeil
  • Favoriser le travail des émonctoires, nos organes d’élimination (par activité physique, plantes, sauna, jeûne, monodiète…)

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